En français, Alger désignait la ville et le pays appelé aussi « royaume d’Alger » ou « république d’Alger ». Si le mot « Algérie » est inconnu en français à l’époque ottomane, il avait son équivalent en arabe et dans d’autres langues européennes. Le mot « algérien » est attesté toutefois par écrit en français dès 1613 et ses emplois sont constants depuis cette date, constate Guy Turbet-Delof qui ajoute : « Ainsi le témoignage de la lexicologie est indubitable. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Algérien n’était pas synonyme d’Algérois (qui n’existait pas) et se rapportait à l’entité politique qu’était la future Algérie ». L’étymologie d’Algérie reprend le nom de la ville qui en est la capitale « Al-Djaza’ir » (الجزائر ), qui signifie en arabe « les îles » (pluriel d’Al Jazira), soit un ensemble d’ilots avec lesquels a été constitué le port d’Alger ou sa jetée actuelle, contrée berbère dont « la ville ayant été celle des Beni Mezghenna, qui la peuplaient », Djezaïr Beni Mezghanna, du nom Djezaïr orthographié en arabe pour la première fois au XIe siècle par le polygraphe cordouan Al-Bakri, sous la forme de جزاير بني
مزغنة , Djezaïr Beni Mezghenna. Le terme d’îles viendrait des géographes musulmans médiévaux pour désigner la côte fertile du Maghreb, entre l’Ifriqiya et Tanger, coincée entre le vaste Sahara et la mer Méditerranée, apparaissant alors comme un chapelet d’îles montagneuses, Al-Jaza’ir fertiles. Cependant, El-Bekri distingue dans son ouvrage, le nom Djezaïr d’El - Djezaïr pour « îles », ce dernier terme désignant une localité située dans le désert libyen. L’Algérie est un pays constitué d’une multitude de reliefs. Le nord est sillonné d’ouest en est par une double barrière montagneuse (Atlas tellien et saharien) avec des chaînes telles que le Dahra, l’Ouarsenis, le Hodna, les chaines de Kabylie (le Djurdjura, les Babors et les Bibans) et l’Aurès. Le sol est couvert de nombreuses forêts au centre, vastes plaines à l’est et le Sahara qui représente à lui seul 84 % du territoire. La superficie du pays est la plus grande d’Afrique, avec 2 381 741 km2.
Entre les massifs de Tell et l’Atlas saharien, un grand ensemble de plaines et de Hauts Plateaux semi-arides sont creusés par de nombreuses étendues d’eau salée, les chotts, asséchées en fonction des saisons. Le point le plus bas d’Algérie, atteint au chott Melrhir, descend à –40 m.
L’ensemble court depuis les frontières marocaines à l’Ouest jusque dans la vallée du Hodna dont les monts relient parfois les Atlas tellien et saharien. L’Atlas saharien, relie le Haut Atlas marocain jusqu’à la frontière tunisienne en passant, d’Ouest en Est, par les massifs du Ksour, Djebel Amour, des Ouled-Naïl, des Zibans et les monts du Hodna, qui rejoint la bande du Tell, et continue dans les Aurès culminant à plus de 2 300 m. Il est limité au sud par plusieurs oasis constituant ce qui est souvent appelé « La porte du désert ». La partie saharienne qui couvre plus de 84 % de la superficie de l’Algérie soit environ 2 millions de km2, est constituée principalement de regs, d’ergs, d’oasis et de massif montagneux. Au nord du Sahara algérien, les deux grands ergs, occidental et oriental, séparés par des plateaux rocheux tels que la région du Mzab et bordés au sud par le plateau de Tademaït, constituent d’immenses mers de sable ponctuées d’oasis donnant parfois vie à d’importantes palmeraies. Au sud-ouest, s’étendent les ergs Iguidi et Chech, immensité de dunes sableuses linéaires largement espacées les unes des autres. Plus au sud, au coeur du Sahara, le massif du Hoggar, dont le point culminant est le plus haut sommet de l’Algérie avec 2 918 mètres au mont Tahat, est constitué de roches volcaniques formant des pics, des « aiguilles volcaniques » et de hauts plateaux désertiques. À l’est du Hoggar, le Tassili n’Ajjer, haut plateau aride perché à plus de 1 000 mètres d’altitude, dresse des formations rocheuses fortement érodées émergeant des dunes de sable, donnant parfois au relief un aspect de paysage lunaire.
Ressources naturelles et gisements
Les principaux gisements en Algérie sont parmi les plus importants dans le monde. Ils sont généralement localisés dans le Sud. Selon Sonatrach, les 67 % de réserves en hydrocarbures sont situées dans les régions de : Oued Mya et de Hassi Messaoud. Gaz à Hassi R’mel et le pétrole à Hassi Messaoud (huile). Illizi contient 14 % des réserves. Enfin, Rhourde Nouss renferme 9 % et Ahnet Timimoun 4 % et Berkine. Les sites exploités pour pomper l’huile ou pour rechercher les hydrocarbures, actuellement, en Algérie, sont : Hassi Messaoud, Ain Amenas, Hassi R’mel, Stah, Rourde Nouss, Tin Fouyé Tabankort, Gassi Touil, Ohanet, Haoud Berkaoui, Hassi Berkine, Ourhoud, Mensel Lejmet Nord et satellites, Rhourde Ouled Djemaa, Touat, El Gassi, Ain Salah, Rhourde El Baguel.
Une quantité de gaz a été localisée dans les régions de Tabankort, de Béchar, de Timimoun et de Reggane en 2009. L’activité minière en Algérie est très diversifiées, on observe plus d’une trentaine de substances qui sont exploités parmi elles : fer, sel, zinc, plomb, baryte, marbre, or, tungstène, diamant, terres rares, métaux rares et pierres précieuses et semi-précieuses. Le fer se trouve à Ghare Djébilet et à Mecheri Abdlaziz à l’Est de Tindouf (35 milliards de tonnes à 57 % de Fe), Ouenza et Boukhadra, Djsbel Hanini à Sétif. Au Hoggar, il y a 730 000 tonnes d’or au gisement Tirek. Amessmessa contient 3,34 millions de tonnes (18 g/t). Enfin, deux autres gisements sont à Tiririne et à In Abgui. La baryte représente 40 000 tonnes ; le plomb-zinc est exploité au nord du pays et le potentiel est de 150 millions de tonnes. La bentonite se situe dans les régions de l’ouest à Maghnia et Mostaganem. L’Algérie a une grande quantité de sel soit en gemme (un milliard de tonnes) ou lagunaire dans les chotts et à l’est. Le gisement de phosphate se trouve à Tebessa (Djabel Onk), il renferme 2 millions de tonnes. L’uranium est localisé au Hoggar. Le pays recèle plusieurs gisements aussi notamment de gypse, de calcaire, de sable, d’argile, de dolomie, des carrières d’agrégats, des gîtes pour la fabrication de ciments, etc. La palmeraie de Djanet a une très longue histoire. Touarègue d’abord (et encore). Plus près de nous, au premier XXe siècle, elle intègre l’aventure de la colonisation française du Sahara et des compagnies méharistes. La résistance à cette poussée d’Amoud Ag El Mokhtar, chef touareg Imenân.
La région du Tassili proprement dite englobe les piémonts et la bordure des ergs, et au Sud, la Tadrart. L’ensemble est regroupé sous l’appellation de Parc National du Tassili créé en 1972. Avec ses 80 000 km² c’est l’un des plus vastes parcs mais aussi l’un des plus grands musés à ciel ouvert au monde. Il a été classé au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1972, et Réserve de l’homme et de la biosphère en 1986, pour préserver ses gravures et ses peintures rupestres, mais aussi pour l’intérêt géologique exceptionnel qu’il représente. Constitué principalement de sédiments gréseux, le plateau du Tassili domine la plaine d’Admer et s’élève par gradins successifs jusqu’à une altitude de 2 200 mètres environ, pouvant atteindre 1 500 à 1 900 mètres en bordure de falaise, près de Djanet notamment. Ses zones les plus basses ont été envahies par le sable, créant des ergs (Admer ou Tin-Merzouga). Terre de contrastes par excellence, le Tassili présente des sols nus aux dalles patinées, entaillées de canyons impressionnants sur le plateau, mais aussi de vastes zones ensablées où émergent des pitons gréseux plus ou moins érodés et déchiquetés, des escarpements de grès, des tours, des aiguilles … le tout formant une mosaïque de paysages extraordinaires au relief particulièrement tourmenté. Il y règne un climat désertique où la vie a dû se réfugier dans des endroits préservés et s’adapter. On a beau consulter des ouvrages et recueillir les témoignages de ceux qui nous ont précédés sur ces terres, rien, absolument rien ne prépare notre esprit au spectacle d’une telle beauté. On reste sans voix devant ces chefs-d’oeuvre de la nature que constituent ces impressionnantes cascades de sable, ces imposantes forêts de pierres ou ces cirques monumentaux, tant les mots paraissent fades pour décrire cet univers minéral à couper le souffle, ces paysages lunaires et chaotiques, si arides qu’ils en paraissent hostiles à toute vie. La vie y palpite pourtant là où on ne l’attend pas ; elle explose dans une anfractuosité de roche,
dans un oued ou à l’ombre d’un acacia ; partout des plantes habitent la dune, se cachent dans le relief, épousent les flancs des roches, formant parfois des touffes de verdure imposantes et des buissons généreux. L’homme s’est adapté aussi à cet environnement rendu difficile par la raréfaction de l’eau. Il a laissé au cours des siècles les traces de son passage, et il n’est pas rare de trouver sur le sol nombre d’objets lithiques (céramique, meules, grattoirs, silex pointus, tessons de poteries). L’homme préhistorique a laissé des empreintes gravées ou peintes dans des abris sous-roche ou sur les parois au bord des ouadis (rivières). Ces scènes de chasses ou pastorales d’une étonnante fraîcheur attestent la présence en ces temps reculés de grands mammifères tels que des rhinocéros, des éléphants, des girafes, mais aussi des lions, des mouflons, des gazelles, des bovidés, des autruches, des chiens … qui tous témoignent que ce désert ne l’a pas toujours été. A une période où « les montagnes étaient humides » comme disent les Touaregs, ce désert était une savane. Les 15 000 peintures et gravures rupestres laissées par les chasseurs-cueilleurs du néolithique et répertoriées à ce jour dans le Tassili-n-Ajjer retracent quelques 9 000 à 10 000 ans de l’histoire de cette région. Elles attestent tout à la fois des changements
Bibliographie :
Roger Frison ROCHE
Né à Paris le 10 février 1906 d’une famille savoyarde. A 17 ans il quitte la capitale pour se fixé à Chamonix. Attiré irrésistiblement par la montagne, il se distingue bientôt comme alpiniste et comme guide, puis collabore à divers journaux, donne des articles à des revues spécialisées.
Dès 1935, une première expédition (mission coche) dans les montagnes du Sahara centrale (qu’il évoque dans l’APPEL DU HOGGAR) lui révèle l’Afrique. Captivé, il y retourne en 1937, 1938. Il s’installe à Alger comme journaliste. C’est là qu’il écrit Premier de cordée.
Henry LHOTE
Henri Lhote est un préhistorien français qui a particulièrement recensé et fait connaître les peintures et les gravures du Tassili en Algérie. Wikipédia
Date/Lieu de naissance : 16 mai 1903, Paris
Date de décès : 26 mars 1991, Saint-Aignan
Il écrit 45 ouvrages.
En 1956-1957, puis à nouveau en 1959, Henri Lhote, avec une douzaine de peintres et photographes, inventoria les sites rupestres majeurs du Tassili central. Des reproductions des plus belles œuvres furent exposées, à la fin de 1957, à Paris au pavillon de Marsan. Le public cultivé put enfin situer, dans leur vraie dimension, ces images mystérieuses des pasteurs néolithiques du Sahara. Il découvrait que, voici quelques millénaires à peine, le désert avait fleuri, des peuples socialement et idéologiquement structurés y avaient vécu et, comme toutes les grandes civilisations, avaient créé un art original.
Durant les trente dernières années, il a publié une masse énorme de documents rupestres, cinq fois plus qu’il n’en avait été publié avant lui. Ses principaux ouvrages ont trait aux figurations rupestres de l’Oued Djerat.
Malika HACHID
Malika Hachid, née à Alger en mars 1954, est une historienne algérienne, spécialiste de la préhistoire. Wikipédia
Date/Lieu de naissance : mars 1954 (Âge : 69 ans), Algérie
Chercheuse au Centre national de préhistoire et d’anthropologie à Alger, elle est ensuite directrice du Parc culturel national du Tassili des Ajjer. Elle regagne le centre de recherches précédemment cité à Alger dans les années 1990,
Elle à écrit entre autre : Le Tassili des Ajjer. Aux sources de l’Afrique 50 siècles avant les pyramides, 1998.